Dans la peau de Miwa (Miwa-san Narisumasu) est une série toujours en cours de parution au Japon et qui a connu treize tomes à ce jour aux éditions Shogakukan. Miwa Kubota est une fan de cinéma de 29 ans qui vient de se faire virer de son emploi sans avenir. Elle a vu que son acteur préféré, le célèbre Takahashi Yakai, cherchait une femme de ménage. Même si elle n'est absolument pas qualifiée, elle y va quand même. Lorsqu'elle voit la nouvelle recrue avoir un accident devant sa porte, Miwa intervient pour devenir la « fausse » femme de ménage de son idole.

Alors que Miwa se rapproche des gens qu'elle rencontre en tant que femme de ménage déguisée , un lourd sentiment de culpabilité la tourmente. Si son déguisement est révélé, elle trahira toute leur gentillesse et leur confiance . Pour elle, ce serait plus douloureux que la mort. Pendant ce temps, Takashi Yakai, un acteur national que Miwa idolâtre, est approché par la célèbre actrice hollywoodienne Igarashi Rin… ! Que se passerait-il si Miwa, secrètement belle , rencontrait Igarashi Rin, une nouvelle personnalité ouverte et honnête… ?! Cette romance mouvementée entre dans une nouvelle phase. Avec ce sixième tome, Uhei Aoki poursuit son exploration troublante d’une identité empruntée et des liens humains qui en découlent, et confirme que l’histoire est loin d’avoir livré toutes ses cartes. Le récit creuse plus que jamais la thématique du mensonge et de la construction de soi : Miwa, toujours engluée dans son rôle d’imposture, se débat avec des sentiments qui deviennent de moins en moins feints. À mesure que ses interactions se multiplient, la frontière entre ce qui relève du calcul et ce qui naît spontanément se brouille, donnant au lecteur l’impression de marcher sur un fil ténu où chaque déséquilibre peut tout faire basculer. La narration gagne en densité avec ce volume : le rythme, à la fois posé et tendu, insiste sur la progression psychologique des personnages plus que sur l’action immédiate. L’auteur joue habilement sur les silences, les regards et les non-dits, ce qui confère aux scènes une atmosphère à la fois étouffante et fragile. Le manga ne cherche pas le spectaculaire, mais le poids dramatique de chaque échange s’impose avec force, renforçant le sentiment de malaise autant que la fascination. L’intérêt de ce tome réside justement dans ce tiraillement constant entre vérité et mensonge. Le lecteur assiste à la consolidation de certaines relations, mais il sait en permanence que cette solidité repose sur un socle instable. C’est ce qui rend le tome si prenant : on ne lit pas seulement pour savoir « ce qui va arriver », mais pour comprendre jusqu’où Miwa peut aller avant que la façade ne s’écroule, ou au contraire, si elle réussira à transformer cette mascarade en quelque chose d’authentique. Le graphisme nous offre des visages de plus en plus angoissés, ce qui contribue grandement à nous faire grincer des dents. Nous sommes totalement dans un thriller psychologique intime et dérangeant. La série laisse entrevoir une évolution encore plus riche, où les thématiques de l’identité, de la solitude et du désir d’acceptation continueront de s’entrelacer.