Mathieu Sapin serait-il entré dans la police ? Aurait-il troqué le crayon contre le casque à visière et le gilet pare-balles ? C’est ce que laisse supposer une photo publiée à la dernière page de À l’intérieur, son nouvel album. En réalité, s’il a revêtu une tenue de policier, c’est pour les besoins d’une enquête. Pendant un an et demi, ce digne descendant de Tintin, ne reculant devant aucun sacrifice, s’est infiltré au coeur des différents services du ministère de l’Intérieur. De la brigade des « stups » à la brigade de répression du banditisme, de Calais à Mayotte, d’une manifestation contre le projet de loi sur les retraites à la visite du pape à Marseille, rien n’a échappé à son sens de l’observation et à ses petits carnets à dessin.

À l’Intérieur est une immersion dans le quotidien de différents services de police et de gendarmerie, dans les bureaux comme sur le terrain. Le lecteur se retrouve à son tour embarqué dans un univers d’autant plus mystérieux qu’il fait l’objet de tous les fantasmes. Mathieu Sapin agrémente ses reportages de commentaires amusants dans les marges de ses planches, de « Pour être honnête, je n’en mène pas large » à « Ils ont vraiment l’air de me prendre au sérieux alors que je suis quand même un bouffon de l’espace ». Dans son prochain album, il racontera le chantier de restauration de Notre-Dame. Là, au moins, il ne risque pas de se prendre des gaz « lacrymo » ou des pétards assourdissants…