Sous le paradis
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 29 Novembre 2019
Résumé | Test Complet
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


8/10

Scénario et dessin : Gabriele Di Caro

Le plaisir et la sensualité peuvent prendre les formes les plus diverses. Que ce soit seul dans la nature, dans l'imagination, dans la vie quotidienne. Mais souvent, on y trouve aussi des structures de pouvoir et le plaisir peut devenir un tourment.

Sous le paradis, du scénariste et dessinateur Gabriele Di Caro, n'est pas un récit en soi, mais se compose d'histoires courtes qui ne font parfois qu'une ou deux pages. Bien entendu, la thématique tourne autour du désir, de l'érotisme, du sexe et de la sensualité. Il y a bien quelques scènes très explicites, donc clairement pornographiques, mais pas dans toutes les histoires. Le thème est plutôt le désir. Le désir d'un mari envers sa femme est particulièrement beau, car il semble sensuel dans des situations quotidiennes. Ou encore la petite histoire méta d'un dessinateur de BD qui met la femme de ses rêves sur le papier et se demande si une telle femme existe aussi dans la réalité. Il est aussi souvent question d'un désir qui ne trouve pas son accomplissement. Pas dans le sens d'une nymphomane insatiable, mais aussi d'une actrice porno qui, lors d'une scène lesbienne, apprécie que tous les hommes autour d'elle soient excités, mais ne peut pas satisfaire son désir. Dans le domaine du plaisir et du désir, de nombreuses subordinations sont effleurées. Conformément au format d'une histoire courte, tout se termine par un twist. Celui-ci est souvent étonnamment sombre et négatif. Ainsi, le texte figurant sur la quatrième de couverture du recueil est tout à fait approprié : "Qu'y a-t-il derrière le paradis ? Et si c'était l'enfer ?" Seule une histoire se résout en une phrase humoristique, les autres sont plutôt désabusées et montrent ainsi que dans la luxure, beaucoup de choses tournent autour des rapports de force, qui sont en partie clairement mis en évidence ici. Même si cela devient pornographique, les femmes sont ici relativement rarement de purs objets, mais les actrices et leur désir sont au cœur de l'histoire. Dans la seule histoire où la femme est vraiment passive, c'est poussé à l'extrême dans une parodie de conte de fées qu'il s'agit presque d'une satire, car un fantasme masculin est exagéré. Certaines histoires relèvent tout à fait de l'horreur, d'autres du polar, elles sont parfois drôles, parfois surréalistes, dans l'une des meilleures histoires qui fait penser à Little Ego de Giardino. Dans l'ensemble, les histoires sont tout à fait adaptées à un plaisir rapide. De plus, les histoires sont très habilement construites et les twists sont très efficaces, par exemple lorsque la résolution se fait dans une splash page que l'on ne remarque qu'en tournant la page. Les dessins sont également très réussis, Di Caro ayant une préférence pour les fesses très généreuses. On peut donc interpréter le titre du volume par "Le paradis des fesses". Les femmes sont également très généreuses. Comme elles ne se distinguent que par leurs visages, on peut déjà les considérer comme un idéal individuel. Les hommes, en revanche, ont quelque chose d'allongé et d'anguleux, et leur style rappelle quelque peu celui d'Ignacio Noe. Les couleurs sont également très habilement utilisées et adaptées à chaque thème, elles transmettent et soutiennent l'ambiance correspondante. En raison du caractère de l'histoire courte et du risque que les twists s'usent à la lecture répétée, on évite d'en faire un chef-d'œuvre, mais le volume est tout à fait réussi.

VERDICT

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Une bande dessinée érotique avec des histoires courtes qui prennent souvent des tournures étonnamment sombres et dont les thèmes sont très variés.

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