Cette semaine chez La Boîte à Bulles
Posté par Redaction le 27.10.2025

Cette semaine chez La Boîte à Bulles, découvrez L'Homme du dernier kilomètre, de Virginie Lorentz, Anaële Hermans et David Cénou. Ce livre-enquête retrace le parcours d'Ali Oulkadi, le convoyeur de Salah Abdeslam au lendemain des attentats du 13 novembre. Un album choc qui plonge dans l’intimité des terroristes en adoptant un point de vue unique, pour répondre à une question : pourquoi n’a-t-on rien vu venir ?

L'homme du dernier kilomètre

Sortie le 22 octobre 2025

Virginie Lorentz (Scénario), Anaële Hermans (Scénario), David Cénou (Dessin)

22,00 €
128 pages - Couleur 19.0 x 26,5 cm
ISBN : 9782849535530

Un album choc qui plonge dans l’intimité des terroristes du 13 novembre en adoptant un point de vue unique, pour répondre à une question : pourquoi n’a-t-on rien vu venir ?

Molenbeek, 14 novembre 2015, la vie d’Ali Oulkadi s’apprête à basculer lorsqu’il reçoit l’appel d’un proche lui demandant de venir le retrouver. Avec cet ami se trouve Salah, le petit frère de Brahim Abdeslam, l’un des meilleurs amis d’Ali. Ce qu’Ali ne sait pas encore, c’est que Salah revient de Paris, qu’il est en fuite et qu’il est l’un des derniers survivants du convoi de la mort qui a commis les attentats de la veille.

Pour avoir été l’ami de Brahim et avoir convoyé Salah – l’homme le plus recherché d’Europe – sur quelques hectomètres, Ali sera arrêté et se trouvera inculpé pour association de malfaiteurs terroriste.

Incarcéré pendant 31 mois, en Belgique puis en France, Ali a le temps de revisiter ces dernières années, aux circonstances qui l’auront conduit, bien malgré lui, à se retrouver lié aux attentats du 13 novembre 2015. Et à essayer de comprendre comment Brahim, son frère de cœur, a pu lui dissimuler de tels actes en préparation, et pourquoi Salah a-t-il fait appel à lui lors de sa fuite.

A partir de l’enquête de Virginie Lorentz, L’Homme du dernier kilomètre revient sur l’histoire d’Ali Oulkadi, ami, à son insu, des auteurs des attentats les plus meurtriers de l’histoire française.

Préface de Georges Saline, père d'une victime du Bataclan

Extrait

Très vite, c’est surtout avec Ali Oulkadi que j’ai échangé. Parce qu’il avait plus de facilité pour s’exprimer que les deux autres, sans doute également parce qu’il était celui qui en avait le plus envie. Mais aussi [parce qu'il] a pris beaucoup de notes pendant le procès. Il m’a montré les pages de ses carnets, en particulier celles où il a gardé le souvenir de tous les témoignages des victimes survivantes et des proches des décédés. Comme s’il voulait enregistrer et conserver la comptabilité précise de la souffrance causée le 13 novembre par ceux qui avaient été ses copains à Molenbeek. J’ai été épaté, impressionné, ému devant l’application minutieuse qu’il mettait à cette tâche et l’émotion qu’il en éprouvait.

[...] Et j’ai été bouleversé lorsqu’il a parlé de sa famille : « J’appréhende le moment où je devrai expliquer à mes enfants les attentats, le procès, pourquoi je les ai quittés tous les week-ends, pourquoi je leur ai menti [...] Je leur parlerai de ce que j’ai vu et entendu, des témoignages des victimes qui m’ont bouleversé, que je n’oublierai jamais. » Mais aussi lorsqu’il a confié que sa grande fille avait déjà compris qu’il y avait un problème, lorsqu’il a fait part de son espoir que l’étiquette de terroriste ne collerait pas à la peau de ses enfants.

[...] Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de victimes des attentats du 13 novembre qui auraient souhaité, ni même supposé possible, qu’Ali Oulkadi soit condamné aux travaux forcés à perpétuité pour tenter en vain de régler une dette dont elles ne sont même pas les créancières. Mais les procès ne sont pas là pour faire plaisir aux victimes. Ils ne sont pas là non plus pour faire plaisir aux coupables, bien sûr. Mais je déteste ce système, qui, à coup d’inscriptions dans des fichiers d’éternels suspects, de dommages et intérêts impossibles à payer, de peines incompressibles et de déchéances de nationalité, sabote consciencieusement tous les efforts faits par ailleurs, et par d’autres, qui vont, eux, dans le sens de la réinsertion, de la restauration, du retour à une vie normale, et même, pourquoi pas, du pardon.

Fiche

Titre : BD
Plate-forme : Bande Dessinée
Éditeur :
Développeur :
Genre : Bande dessinée

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Bande Dessinée : BD
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