Au nom du fils - Dans l'enfer de la prison de San Pedro
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 30 Août 2023
Résumé | Test Complet
Editeur :
Développeur :
Genre :
Bande dessinée
Multijoueur :
Non
Jouable via Internet :
Non
Test par

Redaction


8/10

Scénario : Jean-Blaise Djian et Paulin Djian
Dessin : Sébastien Corbet

Paris de nos jours. Certaines circonstances nous laissent seuls. Isolés. Sans aides possibles. Quand il n’y a pas vraiment de solutions ou parce qu’on est l’unique décideur. Et puis on agit. Même si c’est vain. Se tourner vers les autres n’est alors pas dans l’optique d’être compris mais parce qu’on tente de casser une situation qui nous laisse inéluctablement orphelin. Mais seul ne veut pas dire fragile. Parfois c’est même une sensation qui permet de renverser des montagnes. Ou des mafias. Comme dans «  Au nom du fils ». Si on pourrait y voir l’histoire d’une rédemption, c’est plus le récit d’une solitude qui nous a marqué. Au chômage et divorcé, Stéphane mène une vie terne. Un soir, il apprend la mort de son fils unique, Max, qui était prisonnier à San Pedro, un pénitencier de Bolivie autogérée par les détenus. Voici une histoire qui nous cisaille dans la culpabilité car Stéphane avait perdu depuis longtemps le lien avec son fils. Alors puisqu’il n’a plus rien a défendre ou a jouer il décide de partir sur les lieux du drame, à la Paz, pour comprendre et tenter d’élucider ce qui a pu se passer. Parce qu'il le doit bien à Max et que personne ne pourra jamais l’aider a rattraper un temps perdu, Stéphane va tout tenter pour se faire incarcérer pour trouver des indices sur les lieux du drame, quitte à y laisser sa propre vie.

Alors qu’il semblait se morfondre dans sa vie, Stéphane se métamorphose en homme d’action et retrouvera petit à petit le gout de la vie. C’est très fort. Dans toutes les émotions transmises par les traits de Sébastien Corbet, on pourra noter les regards échangés, des sourires entendus, des corps en mouvement et l’innocence juvénile qui éclabousse d’énergie la crasse d’une prison de San Pedro plus mort vivante que jamais. On pourrait se dire que le scénario est déjà vu, mais Jean-Blaise et Pauline Djian ont su insuffler la vie et l’émoi dans des dialogues toujours justes et percutants. C’est un petit bijou. Parce qu’il n’y a rien de pire que la solitude, qu’elle soit ressentie ou réelle. Il faut la casser, coûte que coûte. Il n’y a que cette voie pour supporter toutes les situations ou affronter tous les dangers. Alors tout rejaillit, tout fonctionne à nouveau. On peut enfin regarder derrière nous sereinement et sourire de nos risques pris. On n’est plus seul et ça change tout.

VERDICT

-

Un très bel album où la solitude se mue peu à peu en rédemption. Etre seul implique parfois d'avoir peur, il faut prendre des forces pour casser ce schéma. Stéphane l'apprendra par un coup de la vie dans cet ouvrage ...

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