1941. Afin d’exfiltrer les aviateurs alliés (américains, canadiens, anglais) abattus en Belgique, un réseau franco-belge se met en place entre Bruxelles et l’Espagne. 1000km à traverser qui passaient par Anglet et San Sebastian, via Les Pyrénées. A l’époque, Christiane Etchessahar a 14 ans et assez d’insouciance pour faire fi du danger. C’est son histoire qu’elle raconte au fil des pages au scénariste venu l’interviewer, tout en préparant un axoa pour un invité mystère qu’on ne découvrira qu’à la fin de l’album. Contrebande, douaniers, allemands, danger, peur et fatigue sont le quotidien de ces hommes et de ces nombreuses femmes - dont l’incroyable et courageuse Andrée De Jongh qui donna son surnom au réseau (the Didi Line). Nombreux seront arrêtés, torturés, fusillés, déportés au nom de la Liberté. Mais plus de 800 aviateurs seront sauvés. Christiane se chargeait d'accompagner les aviateurs d'Anglet à Larressore, d'où ils prenaient le chemin des montagnes pour l'Espagne.

Voici donc un album très bien documenté, qui met en lumière les héros de l’ombre du siècle dernier. Ne les oublions pas. Gageons que le format BD permette aux plus jeunes de s’approprier ce pan de l’Histoire (la Ville d’Anglet offrira d'ailleurs un album à tous les élèves de 3e à la rentrée). Quant aux dessins, rien d’exceptionnel mais le scénario est facile à suivre, les couleurs choisies aident à la lecture, les traits réalistes sont harmonieux, les visages reflètent bien les émotions. C’est soigné et efficace.