Georges McWhiter Fotheringay, lors d’une discussion animée dans un pub anglais sur la notion de miracle, fait une démonstration sur une lampe de plafond qui aboutit à sa chute et un départ de feu. Sans le vouloir ni le comprendre, Georges réalise que ses désirs exprimés deviennent des réalités. Georges est un homme relativement simple qui ne maîtrise pas ce tout nouveau pouvoir. Pour comprendre son origine, il décide de faire appel à une voyante qui ne manifeste que de l’incrédulité. La médecine, ne voyant en lui qu’un patient souffrant de troubles psychiques, ne lui apporte pas plus de réponse. Malgré son scepticisme initial, il décide de se tourner vers la religion et rencontre le pasteur Maydig. Quel accueil va lui réserver le pasteur Maydig ? Georges va-t-il réussir dans sa tentative de maîtriser son pouvoir ?

José-Luis Munuera cumule toutes les fonctions pour cette adaptation d’une nouvelle d’H.G. Wells parue en 1898, comme l’explique dans une préface passionnante la professeure d’université Véronique Beghain. Elle raconte l'histoire d'un homme ordinaire, vendeur dans une petite ville qui découvre qu'il peut accomplir des miracles simplement en réfléchissant à ce qui doit être fait. Cela attire l'attention des médias et du gouvernement. Cette histoire est un mélange de fantasy magique se déroulant dans le « monde moderne » et de science-fiction, dans la mesure où la fantasy (l'apparition soudaine des talents de thaumaturge d'un employé de bureau) atteint son apogée dans un fait scientifique. Le scénario aborde deux thèmes majeurs de notre humanité : l’exercice du pouvoir et ses conséquences et l’incrédulité des autres devant ses manifestations, le tout drapé d’un humour britannique. La question que chaque lecteur peut se poser : comment, dans une société matérialiste, réagirait-il devant l’accomplissement d’un miracle ? On pourrait même revendiquer une touche d'un autre genre : l'horreur, non seulement dans l'élaboration du fait apocalyptique, mais aussi dans les sombres implications pour nous, lecteurs, de cet aspect temporel, même si, d'une certaine manière, nous devons savoir (parce que nous lisons l'histoire) que nous nous en sommes sortis indemnes au final. Le dessin a rappelé des vieux films Disney et se prête très bien à l’ambiance de l’album. Enfin, nous avons bien aimé le franchissement du « quatrième mur » par l’auteur dès la première planche.