La fortune des Winczlav tome 1 : Vanko 1848
Plate-forme : Bande Dessinée
Date de sortie : 26 Mars 2021
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Bande dessinée
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Non
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Non
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Redaction


8/10

Scénario : Jean Van Hamme
Dessin : Philippe Berthet
Couleurs : Meephee Versaevel

1848, Monténégro. Vanko Winczlav, un médecin idéaliste de vingt-cinq ans, se bat avec les paysans contre la tyrannie du gouvernement. La rébellion est écrasée de manière sanglante et le jeune homme est contraint de quitter son pays natal. Il voyage dans le Nouveau Monde, devenant le premier Winczlav à poser le pied sur le sol presque vierge du continent américain pour faire fortune. Parviendra-t-il à poser la première pierre du futur empire Winch, entre New York et Tombstone, entre chapeau de cowboy et chapeau haut de forme, entre amour et action ?

Dans cet album âpre où coexistent à chaque page plus de rebondissements que dans une saison complète de sitcom, tout donne l’impression de vouloir raconter le maximum de choses en un minimum de place. Le lecteur programmé à l’ancienne ne peut s’empêcher d’entrevoir un parallèle avec l’excellente série "Les Maîtres de L'Orge" dessinée par Francis Vallès, à la différence que Jean VanHamme fait avancer Vanko plus vite qu’un cycliste sous EPO. Trois tomes prévus pour une période couvrant presque 150 ans, ce n’est visiblement pas assez pour lui. Les ellipses sont donc légions : il faut parfois s’accrocher pour suivre une trame qui se démultiplie à chaque page. Ce récit dur, vraisemblable dès lors que le lecteur en accepte les raccourcis saisissants, ouvre quantité de portes en même temps sans (pour l’instant) en choisir une particulière. Le scénariste décrit l’immigration telle qu’elle est, violente, cruelle, comme un perpétuel combat pour la survie, telle que les Américains la conçoivent : travailler beaucoup et dur pour réussir. Vanko représente ainsi — durant une grande partie de l’album — le légalisme quasi dogmatique de la plupart des immigrants : l’intégration à la nouvelle mère patrie prime sur toute autre considération. Hormis l’injustice, point d’orgue de l’épisode. Les personnages féminins, de loin les plus intéressants, comme souvent chez Van Hamme, sont féministes avant l’heure, indépendantes, fortes, beaucoup plus évoluées, libres-penseuses que les hommes placés sur leur chemin. Le choix de Philippe Berthet pour s’approprier cette nouvelle saga fondatrice en constitue le point faible. Son trait, un peu figé pour un tel récit, manque cruellement d’épique, d’envolée, d’inspiration. Surtout avec des couleurs qui amplifient la froideur du dessin. En noir et blanc avec des aplats (technique qu’il maîtrise parfaitement), le dessin aurait probablement gagné en intensité et en expressivité. Un bon départ néanmoins.

VERDICT

-

L’immigration en Amérique à la sauce Jean Van Hamme. Un très bon complément à Largo Winch et qui permet de découvrir son arbre généalogique.

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