Les Cauchemars de Mimi (Mimi no Kaidan) est un manga unitaire publié au Japon aux éditions Media Factory (2002) puis récemment réédité chez Asahi Shimbunsha (2022). Avec son style inimitable, Junji Ito réalise une magnifique adaptation en manga de l'œuvre Shin Mimibukuro, de Hirokatsu Kihara et Ichiro Nakayama, un recueil d'histoires d'horreur basées sur des expériences réelles. Avec Mimi, étudiante à l'université, comme personnage principal des histoires, les fantômes qui habitent son environnement donnent lieu à des situations effrayantes dont elle tentera de s'échapper, seule ou avec l'aide de ses amis. Bien que certains mystères ne soient pas résolus.

Alors qu'il est plus habituel de voir Junji Itô sensei comme un auteur à part entière, nous retrouvons cette fois-ci toute une série d'histoires qui adaptent au manga toute une série d'histoires d'horreur basées sur des expériences réelles et écrites par les romanciers Hirokatsu Kihara et Ichiro Nakayama. Le manga n'en perd pas pour autant sa touche ; avec cette adaptation et son style particulier de narration en vignettes, Itô s'approprie ces histoires pour leur donner une nouvelle vie, en les enrichissant encore grâce à son imagination incontestable et à sa ténébreuse mise en scène. Toutes les histoires sont liées par leur protagoniste, Mimi, une jeune fille qui semble condamnée à vivre les pires situations de l'histoire dans chaque nouvel appartement, chaque excursion ou chaque sortie au hasard. Qu'il s'agisse d'expériences avec des morts, des esprits maléfiques ou des locataires monstrueux, Mimi sera entraînée dans l'une ou l'autre de ces expériences, et même son partenaire ne lui accordera aucun crédit lorsqu'elle tentera de les raconter. Une fois de plus, sensei Ito nous montre des histoires pleines des aspects les plus bizarres et terrifiants de son esprit dérangé, accentué par une imagination qui semble inarrêtable même après tant d'années d'une carrière ininterrompue dans le monde du manga d'horreur. Comme à son habitude, le mangaka nous montre le pire de la démence née du désespoir et de la peur, en y apportant comme toujours un rebondissement grâce à sa capacité à nous fasciner par l'étrange et le répugnant comme peu d'autres peuvent le faire. Tout cela, bien sûr, assaisonné de façon magistrale par son style de dessin particulier, qui semble dépeindre ces scènes avec une précision qui semble parfois même trop détaillée, faisant frémir quelque chose en nous face à un décor qui nous répugne.