C’est avec une grande tristesse que nous apprenons le décès de Tsai Kunlin, âgé de 93 ans. Monsieur Tsai était un ancien éditeur qui aura connu l’histoire géopolitique de Taïwan comme personne d’autre. Son histoire vous est racontée par Yu Pei-Yun et Zhou Jian-Xin en 4 volumes avec « Fils de Taïwan« , actuellement en cours en France dans notre catalogue Made In.

Monsieur Tsai Kunlin est né en 1930 dans le district Qingshui de Taichung sous l’occupation coloniale japonaise. Enfant, il aimait lire et chanter. En 1944, alors qu’il étudiait au lycée premier de Taichung, il a été mobilisé comme étudiant-soldat par les Japonais. Le 15 août 1945, alors qu’il était de garde à l’aéroport de Shuinan, le Japon a capitulé. Après la guerre, il a étudié sérieusement le mandarin et, en raison des excellentes notes qu’il a obtenues pour son diplôme de fin de collège, il a représenté son établissement dans le premier « camp d’été de la jeunesse » de Taïwan, où il a rejoint le Kuomintang avec ses pairs. Au lycée, il a vécu les turbulences de « l’Incident du 228 ». Après l’obtention de son baccalauréat, il a renoncé à poursuivre des études supérieures à cause de la situation financière de sa famille et il est allé travailler à la mairie. En septembre 1950, il a été arrêté par des policiers militaires en civil pour avoir participé auparavant, dans son lycée, à un club de lecture, et il a été condamné à dix ans de prison ferme. Il était parmi les premiers prisonniers politiques à débarquer sur l’île Verte en 1951. Ceci n’est qu’une petite partie de son parcours exceptionnel que vous pouvez retrouver dans « Le fils de Taïwan« , terminé en 4 volumes.

M. Zhou Jian-Xin, le dessinateur de « Fils de Taïwan » a souhaité partager quelques mots :

J’ai peu rencontré M. Tsai durant sa longue existence. Cependant, dans « le Fils de Taiwan », je l’ai accompagné depuis son enfance jusqu’à aujourd’hui. J’ai pu ainsi imaginer de nombreuse fois chacun de ses pas, chacune de ses expressions, chaque posture et chacun de ses choix de vie. Je sais que ce qui est présenté par mon crayon est le produit de mon imagination et reste incomplet. Toutefois, M. Tsai laisse derrière lui, outre un témoignage de l’Histoire de Taiwan, un précieux héritage spirituel.

Merci, M. Tsai, de nous avoir fait bénéficier des expériences de votre vie. Que vous puissiez désormais retrouver vos chers parents et vos amis disparus, que vous vous transformiez en papillon, en étoile ou en un millier de vents, libre et sans attache.